Accident avec un animal comment ça marche ?

Le Corbeau ou le Renard ?

Préambule

Pour cette fois, non, je ne vais pas vous réciter Monsieur de La Fontaine ni même le Petit Prince et son renard à apprivoiser 😉 ; ma prose est bien différente mais peut servir tous les jours à chaque usager motorisé.

La nature est pleine de surprises souvent bonnes mais parfois moins : Sur la route, nous traversons souvent le territoire des animaux sauvages ou domestiques …

Cela a été vécu par Philippe, Fred, Germain, Didier, etc. Quant à moi, j’ai bien failli en côtoyer à plusieurs reprises !

Mais c’est aussi arrivé au corbeau, au renard, au chevreuil, au sanglier, même à une vache et à un cochon. Seuls certains d’entre eux peuvent encore le raconter.

Philippe et le sanglier

200.000 km, c’est le kilométrage annuel de Philippe ! Il est tout le temps sur la route passant d’un client à l’autre tout au long de ses journées interminables. Cette fois encore, il est presque minuit, mais c’est bon maintenant, il va se calmer. Ce n’est pas une vie, il a besoin d’être plus disponible pour sa famille, il faut absolument qu’il en parle à son associé, il doit lever le pied !

C’est exactement ce qu’il est en train de penser quand soudain, au détour d’un virage, dans ses feux de route : un sanglier d’une taille impressionnante, juste là, immobile au centre de la chaussée, tétanisé, les yeux brillants dans la nuit … Philippe n’a qu’un seul réflexe, celui de freiner mais il est déjà trop tard : le choc est immédiat et d’une intensité inimaginable. L’avant du véhicule est complètement détruit comme s’il avait rencontré un arbre ! La pauvre bête est encastrée dans son cercueil de métal fumant.

Fred et le corbeau

La moto, c’est son moyen de déplacement. En toute saison et par tous les temps, Fred roule en moto. Pour lui, il n’y a pas d’embouteillages, aucun problème pour se garer. Inutile de lui parler d’une voiture, il pilote sa moto.

En cette veille de week-end prolongé, il va rendre visite à sa maman pour quelques jours. La route est belle en ce printemps, les fleurs colorent le paysage et les arbres s’étoffent de mille feuilles de toutes les formes.

Une belle ligne droite lui tend les bras, pour le plaisir de cette liberté en deux roues, il tourne un peu la poignée des gaz et file. A cette heure matinale, pas de témoin de son petit écart de vitesse excepté … un oiseau. Il vient heurter Fred de plein fouet sur l’épaule, un choc comme un coup de poing, des plumes volent jusqu’à l’intérieur du casque, Fred arrête sa moto immédiatement, il est sonné. Le volatile a disparu, c’était un corbeau ou un corneille mais pas un moineau. Quelle frousse ! Et quel choc !

Germain et le renard

C’est Pâques, les enfants sont excités comme des puces, on va chercher les œufs chez les parents de Germain.

« Vite, vite Papa !! Les cloches sont passées, dépêche-toi, on va chez Papy et Mamy !!! ».

En père responsable, Germain est prudent en voiture, surtout lorsque ses enfants l’accompagnent.

Soudain, un renard traverse la route presque sous ses roues, Germain donne un coup de volant pour l’éviter, un pneu se perce sur une pierre anguleuse, la voiture est envoyée sur le bas-côté. Plus de peur que de mal mais il faut changer la roue. Le renard a filé sans demander son reste.

Didier, la vache et le cochon

Tôt, tôt, se lever tôt. C’est le quotidien de Didier, il visite les agriculteurs pour proposer des méthodes biologique, la reconversion prend du temps pour les cultivateurs et les éleveurs surtout pour ceux qui ont beaucoup investi dans l’agriculture intensive. C’est un sacerdoce.

Aujourd’hui, c’est un peu spécial. En effet, la journée de Didier se terminera rapidement après ce client fidèle : son épouse lui a annoncé que son premier enfant arriverait dans les toutes prochaines heures ; il n’a qu’une hâte : rentrer chez lui.

Oh, la vache !!

Pour l’instant, il attend que le troupeau de vaches du voisin de son client traverse la route, il y a une centaine de têtes. Didier prend patience. Une bousculade parmi les bovins crée une petite panique et une vache vient d’appuyer bruyamment sur l’aile de la voiture. Un « glong » laisse supposer une belle bosse dans la carrosserie.
Didier sort de sa voiture pour informer l’éleveur peu enclin à s’inquiéter pour si peu. Ne souhaitant pas envenimer les choses, il lui propose de repasser après son rendez-vous, c’est-à-dire, après la traite des vaches.

Soucieux bien que toujours euphorique par l’annonce de son épouse, il remonte dans sa voiture. Dès la traversée de la dernière bête, il s’engage dans l’allée de l’exploitation de son client.

Désappointement

Arrivé dans la cour de la ferme, Didier gare sa voiture, comme à son habitude. Il vient régulièrement. Ce client, devenu un ami, l’accueille à bras ouverts. C’est grâce à Didier qu’il a pu convaincre son père de passer en bio !

Directement, l’hôte voit la bosse dans la carrosserie ; Didier lui narre sa mésaventure avec la vache.
« Laisse tomber, tu n’auras rien d’Archibald, c’est un Gripsou, inutile d’essayer de l’amadouer, je le connais.
– ça ne m’arrange pas, même si j’ai la « Tous Risques », il y a une franchise.
– Pour lui aussi, son contrat d’assurance RC Exploitation Agricole en aura une aussi. Ecoute, viens boire un café, on en discutera autour de la table.
– Tu as raison ! Par contre, je ne reste pas longtemps, mon épouse vient de m’annoncer une bonne nouvelle, j’ai hâte de rentrer à la maison.
– C’est ton petit qui arrive ?
– Oui ! » répondit Didier avec émotion, en suivant son hôte à l’intérieur.

Cochon qui s'en dédit

C’est alors que, dans la cour de la ferme, des éclats de voix se font entendre, quelqu’un crie. Les deux amis se lèvent précipitamment pour s’informer de la raison de tout ce chahut.

Le verrat s’est échappé de la porcherie, il paraît très en colère et tous les employés courent derrière lui. Il semble comme fou, désorienté dans ce lieu inhabituel pour lui.

Au grand soulagement de ses collaborateurs, l’exploitant prend les choses en main en vociférant des ordres clairs et précis. Hélas, le cochon fait un écart dans sa course et va se heurter à la voiture de Didier … exactement au même endroit que la vache du voisin !

« Nom de nom ! Te voilà libéré d’Archibald, c’est mon assurance qui va payer ! », s’écria l’éleveur.

Que faut-il faire ?

Philippe et le sanglier

Concernant Philippe, il a souscrit la garantie Multirisques (pour plus d’explications, je vous suggère de lire mon article « Le conducteur n’est jamais assuré » détaillant les différentes options d’un contrat d’assurance Automobile »).

Afin d’obtenir une indemnisation de son assurance, il fait constater l’accident par les autorités (gendarmerie, police ou agent des Eaux et Forêts). Ceci pour deux raisons au moins : évacuer la bête et attester du choc avec un animal sauvage. En parallèle, comme il doit faire remorquer son véhicule, il appelle sa compagnie « Assistance ». En règle générale, le numéro de téléphone de l’assistance est indiqué sur la carte verte. En effet, c’est l’assistance qui va s’occuper d’envoyer un dépanneur. Si Philippe appelle directement un dépanneur, il est très probable que son assureur ne rembourse pas la totalité de la facture !

En l’absence de constatation par un agent assermenté, il est nécessaire de faire des photographies de la scène, du sanglier, des dégâts au véhicule (sang, poils etc.) montrant qu’il s’agit effectivement d’un choc avec un animal. Sans preuves tangibles, la compagnie pourrait refuser de payer.

Ensuite, lorsque Philippe aura informé son super courtier, son dossier suivra son cours comme détaillé dans mon article La gestion d’un accident, comment ça marche ?.

Dans la majorité des contrats, la garantie « heurt d’animaux » ne prévoit pas de franchise.

Fred et le corbeau

Grâce à sa chance, notre motard n’a pas de dommage ni matériel, ni corporel, bien heureusement pour lui. Il n’aura pas à recevoir d’indemnité. Il a eu beaucoup de chance pour ce coup-là !

S’il en avait été autrement, il faut bien vérifier les clauses des contrats moto. Pour ma part, avec la « Dommages Tous Accidents » du contrat de la moto, le heurt avec un « corps mobile » … est couvert pour les dommages à la moto et/ou ses accessoires si ceux-ci sont prévus dans le contrat et, donc, assurés.

Germain et le renard

Concernant notre père de famille ayant évité le renard, il n’y a pas de choc direct avec l’animal. Son pneu crevé restera à sa charge car les pneumatiques sont généralement exclus des garanties lorsque c’est le seul dommage au véhicule. S’il y avait eu d’autres dégâts à la voiture, cela aurait été la garantie « Tous Risques » qui aurait pris le préjudice en charge, déduction faite de la franchise contractuelle.

Didier, la vache et le cochon

Pour le coup de la vache, c’est l’éleveur propriétaire qui est responsable des dégâts occasionnés par son animal. C’est la base de l’assurance Responsabilité Civile. Celui-ci s’en tire à bon compte grâce au cochon de son voisin !

Les dégâts seront pris en charge par l’assurance Responsabilité Civile du propriétaire du cochon. Notre futur papa doit faire un constat avec lui et les assureurs s’arrangeront ensemble.

Comme le cochon a amplifié les dégâts au véhicule, c’est un peu comme si la vache n’avait rien fait … on oublie Archibald le gripsou, inutile de se prendre la tête avec lui, cela ne fera pas avancer le schmilblick.

L’accident est survenu entre un animal et un véhicule. Dès lors, la convention IRSA, faisant l’objet de mon article « Votre assureur n’aimera pas ça« , n’est pas d’application.

Dès lors, après avoir complété le constat amiable, Didier et son client vont avertir leur super courtier. L’assureur de Didier va entamer un recours à l’égard de celui de l’agriculteur. Il restera, à charge du propriétaire du cochon, sa franchise contractuelle.

Conclusion

Dans le cadre de la garantie « heurt d’animaux » : seul le choc direct avec un animal est pris en compte pour l’évaluation des dommages.

Si vous avez une personne qui a la garde ou la responsabilité de l’animal impliqué, c’est son assurance Responsabilité Civile qui sera amenée à vous indemniser.

Juste un petit rappel

Pour les automobilistes, il existe une signalisation annonçant ces zones : celui ci-contre (Il s’agit du A15b pour être précise).

C’est simplement pour prendre conscience que les panneaux, c’est pour nous, les véhicules. Les animaux, quant à eux, ils sont chez eux et n’ont pas d’indication pour les avertir d’un quelconque risque de croiser de dangereux automobilistes. Ils n’ont que leur instinct.

Pensez-y 😉.

Accident avec un animal le corbeau ou le renard ?

En espérant que cet article vous ait plu 👌,

Que vous l’ayez trouvé intéressant ✔👏,

Si vous avez des suggestions 💡 ou un besoin d’explications complémentaires 🧐,

à moins que j’ai oublié quelque chose 🙄.

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Crédit Photo Renard, Panneau

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4 commentaires

Anne

23 août 2022 à 11h35 Répondre

Extra ton article ! En plus, nous nous posions la question justement. On croise souvent des animaux sur nos petites routes de campagne. Bien heureusement, jamais rien de négatif n’est arrivé mais c’est vrai que si ça arrivait, c’est bien de savoir comment ça se passe avec les assurances. Au niveau moral, en tout cas, blesser ou tuer un animal, ça serait horrible. En espérant n’avoir jamais à utiliser tes informations, grand merci.
- Corine
  
  24 août 2022 à 6h35 Répondre
  
  Merci Anne 💛
Paleo

24 août 2022 à 15h02 Répondre

Ton article est excellent ! Merci pour toutes les informations, présentées sur un ton humoristique 🙂
Comme Anne j’espère de tout cœur de n’avoir jamais à utiliser tes informations, mais je les garde quand même bien précieusement dans un coin de ma tête… au cas où !
- Corine
  
  24 août 2022 à 15h22 Répondre
  
  Merci Jessica 🧡

Accident avec un animal comment ça marche ? #013

Le Corbeau ou le Renard ?

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