La gestion d’un accident, comment ça marche ? #010
Préambule
Chaque métier a ses spécificités, ses contraintes, les délais imposés par les fournisseurs, la législation et autres intermédiaires.
Aujourd’hui, vous allez connaître les coulisses, l’envers du décor de la gestion d’un accident de la route entre le moment du choc et le moment où le véhicule est réparé.
La gestion d'un accident comment ça marche #010
Etape 1 : L'accident
La première étape est évidemment la moins drôle !
Pas de chance pour Alex, la quarantaine, beau gosse 😋, se rend à un rendez-vous très attendu depuis quelques jours.
Tout guilleret, il roule tranquillement en écoutant de la bonne musique.
La circulation ralentit, il en fait autant, il est en avance, il a le temps.
Une dame le suit. Distraite par un gros souci avec son adolescent, elle glisse sur la route mouillée et percute Alex à l’arrière. Son véhicule a subi un dommage.
Restant parfaitement calme (après tout, c’est fait, c’est fait !), il aborde la dame avec bienveillance, quant à elle, elle est au bord de la crise de nerf.
Alex dispose déjà du bonus que j’offre (sur simple demande). Il sort son constat prérempli et le présente à la dame.
Ne souhaitant pas trop bouleverser ses projets, il est soulagé d’avoir suivi ma formation de base et lu mes articles précédents, celui-ci par exemple.
Alex sait déjà compléter le constat pour un accrochage courant comme celui-ci et suggère à son adversaire de cocher la case 8 dans les circonstances.
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Il est extrêmement régulier que les victimes cochent elles-mêmes cette case alors qu’elles ont été heurtées. La confusion orale entre « heurtait » et « heurté » est monnaie courante.
En cas de doute, posez-vous la question :
– Qui fait l’action (Le véhicule A heurtait) et
– Qui est passif (le Véhicule B a été heurté -> il subit l’action).
Je vous remercie de votre indulgence si je fais une petite leçon de conjugaison … en effet, en fonction de la localisation des dommages des différents intervenants, la confusion sera relativement anodine. Par contre, cela peut être très ennuyeux en cas de collision en chaîne !
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La dame est confuse. Néanmoins, elle complète sa partie du constat rapidement grâce aux conseils d’Alex. Le temps de toutes les formalités, il ne voudrait pas être trop en retard à son rendez-vous.
Par correction, il a prévenu par un petit message expliquant rapidement la situation.
Comme la voiture d’Alex a peu de dégâts, il ira la montrer à son réparateur habituel. Selon son évaluation, une expertise sera nécessaire ou pas.
En effet, la majorité des compagnies d’assurances ont estimé qu’une expertise est superflue et trop onéreuse si le coût des réparations est inférieur à 650,00 € HT.
Il est possible qu’une photographie des dégâts et/ou un devis détaillé soient sollicités par votre compagnie d’assurance.
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Etape 2 : Informer l'assureur
Dans l’idéal, Alex déclarera l’incident dans les 5 jours.
Il peut le faire par téléphone, pour autant qu’il mette le constat à disposition de son assureur par la suite. Il peut également scanner le document et l’envoyer par mail tout en conservant l’original en cas de besoin (scan illisible par exemple).
L’interlocuteur auprès de son assureur va enregistrer son accident, lui attribuer une référence unique tout en estimant les responsabilités au premier regard.
Dans le meilleur des cas, les responsabilités sont clairement tranchées. C’est à dire qu’on peut instantanément confirmer qui est en droit, qui est en tort ou que les responsabilités sont partagées.
Cela ne veut pas dire que le constat est en concordance avec la réalité de faits !! Vous pouvez lire mon article illustrant mes propos 😉 … mais cette estimation est faite sur base de ce qui a été signé par les deux parties (la victime et son adversaire).
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Etape 3 : L'expertise
Le réparateur d’Alex confirme que le coût des réparations sera supérieur à 650,00 € HT.
Compte tenu de cet élément, un expert est missionné par l’assureur.
L’expertise consiste à chiffrer, à l’euro près, le montant nécessaire à la remise en état du véhicule afin de remettre Alex dans la situation avant la collision. Cela sous-entend que si la voiture a des dégâts antérieurs à cet accident, l’expert le constatera et le précisera dans son rapport.
Au cours de sa mission, l’expert peut être amené à solliciter la copie du constat auprès de l’assureur. Ceci lorsque la localisation des dégâts l’interpelle.
Si le dommage est très important par rapport à la valeur réelle du carrosse 😁, l’article Voiture épave ? Comment éviter la casse ? peut vous apporter des éléments.
Selon l’agenda de chacun, le rendez-vous d’expertise aura lieu plus ou moins vite. Dans les 5 jours ouvrables, généralement.
Plusieurs solutions sont possibles :
- soit le véhicule est déposé chez le réparateur le jour de l’expertise,
- ou bien Alex se présente au rendez-vous avec sa voiture à l’heure dite sachant qu’une expertise nécessite environ une quinzaine de minutes,
- ou alors Alex se rend au cabinet de l’expert sauf si un démontage est nécessaire. Le cas échéant, l’expertise se fera en deux phases.
Afin de tenir ses engagements contractuels avec la compagnie, l’expert a l’obligation de respecter certains délais. Son rapport doit être clôturé dans les trente jours à dater de la première expertise. La récolte des éléments dépend du réparateur, de son accord et de celui d’Alex sur les montants proposés et du temps d’immobilisation du véhicule.
Si le coût des réparations dépasse 6.500,00 € HT, l’expert est obligé d’informer la compagnie de l’adversaire afin de constater, à son tour, les dommages. En effet, ce montant excède son autorité à l’égard de la compagnie du tiers responsable. Celle-là même qui paiera les dégâts réels (s’ils sont de cette ampleur) au moment de régler la facture.
Dans la majorité des situations, le chiffrage de l’expert est confirmé dans la semaine. C’est alors que le véhicule peut être réparé sous réserve de l’accord de prise en charge par la compagnie d’assurance.
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Etape 4 : Les réparations
Maintenant que la compagnie a précisé que tout était en ordre, Alex peut prendre rendez-vous avec son réparateur. Durant l’immobilisation de sa voiture, il est en droit de demander un véhicule de remplacement temporaire, en accord avec le garagiste.
Alex étant victime dans son accident, l’assurance prendra à sa charge les frais d’emprunt, dans le respect de la durée indiquée dans le rapport de l’expert.
Souvent, la programmation de la réparation dépend de la disponibilité d’un véhicule mis à disposition. Alex s’étonne un peu d’obtenir une petite citadine alors qu’il a l’habitude de son gros 4×4 mais les véhicules de prêt sont là pour dépanner pour quelques jours. Alex peut se déplacer, c’est ce qui compte. De toutes façons, il a maintenant d’autres préoccupations bien plus agréables que la taille de sa voiture.
Dès que les réparations sont terminées et que le garagiste établit la facture, celle-ci est envoyée à l’expert pour clôturer son rapport et à la compagnie d’assurances dans le même temps, par voie électronique.
Alex peut récupérer sa voiture, le règlement se fera directement par la compagnie d’assurances.
Pour lui, cette mésaventure est terminée et la vie suit son cours mieux qu’il l’espérait.
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Etape 5 : Les coulisses de la gestion "Assureur"
En parallèle et au cours de toutes ces opérations, la personne chargée de la gestion du dossier est amenée a effectuer les vérifications d’usage :
- Alex est-il en règle de primes pour son contrat Auto ?
- Le véhicule accidenté est-il celui qui est identifié dans le contrat ?
- Au moment de l’accident, qui conduisait le véhicule ? Est-il conducteur autorisé ? Est-il mentionné au contrat ?
- Est-ce un « jeune » conducteur novice ?
- Le contrat a-t-il fait l’objet d’autres accidents au cours des deux/trois dernières années ? Si oui : qui conduisait ?
- Quel est le lieu de l’accident ?
- Quelle est l’heure de l’accident (nuit/jour) ?
- Evaluation des responsabilités,
- Plausibilité des dégâts par rapport au choc indiqué au constat
- etc.
- L’adversaire est-il bien assuré auprès de la compagnie renseignée sur le constat ?
- Le contrat de l’adversaire est-il bien en cours et en règle de primes ?
- Le véhicule assuré est-il celui indiqué sur le constat ?
- Les deux compagnies sont-elles en accord par rapport aux responsabilités ?
- La compagnie adverse a-t-elle adhéré à la convention d’Indemnisation directe entre sociétés d’assurance Automobile (c’est le cas généralement)
- etc.
- Suivi de l’expert et réception du rapport de l’expert,
- Règlement au réparateur pour libérer le véhicule.
En gros, le gestionnaire doit vérifier que tout est dans les clous avant de payer.
La gestion d'un accident comment ça marche #010
Conclusion
Pour un simple accrochage, la gestion est d’une semaine ou deux, selon le facteur humain, la disponibilité de l’expert, les délais d’approvisionnement du carrossier, son agenda, la présence d’un véhicule de remplacement etc.
Je vous laisse imaginer un autre scénario : Alan, 19 ans, emprunte encore la voiture de son père, va en soirée, rentre à pas d’heure et se fait heurter bien loin de chez lui par un véhicule immatriculé à l’étranger.
Je peux vous dire que les délais de gestion seront beaucoup plus longs et le contrat sera décortiqué par le service de surveillance des risques.
La gestion d'un accident comment ça marche #010
Maintenant, c'est à vous !
Ci-dessous, dans les commentaires, parlez-moi de votre expérience avec les gestionnaires de dossiers « sinistres ».
Crédit Photo Dossier
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11 commentaires
Allan Dubos
C’est drôle, car n’ayant jamais eu d’accident, j’ai l’impression que ça n’arrive qu’aux autres, et pourtant dès le premier exemple, on comprend qu’il suffit d’un rien ! Et le jour où ça m’arrivera, je ne saurais pas comment gérer ! Au moins sur ce cas, je ne me ferais pas avoir ! 😅
Merci pour ton article ! À bientôt ! 👋
Corine
Merci Allan, j’espère que cela ne t’arrivera pas, bien sûr ! Je donne des exemples en souhaitant que mes conseils restent abstraits dans la vie de mes lecteurs.
Guillaume
Waou ! Bravo Corine pour la pédagogie de votre article , le fait d’avoir des protagonistes imaginaires aide beaucoup à se mettre à la place de l’un ou de l’autre
Corine
Merci Guillaume pour ce retour encourageant !
Jean-Yves Quentric
Amusant : j’ai eu un “accrochage” extrêmement similaire. Un enfant traverse de façon inopinée la chaussée en ville de Nîmes, ce qui me contraint de freiner vivement. La personne derrière, surprise, me heurte à l’arrière. La différence est dans l’âge de ma voiture, une Opel Corsa qui avait une douzaine d’années, mais seulement à peine 30.000 km d’origine et dont l’état est irréprochable (elle avait toujours “couché” dans un garage!). L’expert porte un avis d’indemnisation globale à minima avec une destruction du véhicule compte tenu de son âge. Il m’a fallu exiger une contre expertise pour faire valoir le faible kilométrage et son parfait état afin de réclamer soit une indemnisation plus substantielle, soit une réparation du véhicule. J’ai fini par obtenir sa réparation… mais ce ne fut pas sans mal !!!
Corine
Merci Jean-Yves pour ce témoignage éclairé validant mes propos !
Jennifer
Merci beaucoup pour cette article sous forme de récit qui nous éclaire facilement sur la gestion d’un accident ! Et merci pour la parenthèse de conjugaison, en effet cela peut sembler anodin alors que sur le moment, mais avec le stress de l’accident je pense que j’aurais pu faire l’erreur et m’emmêler les pinceaux entre véhicule qui a été heurté ou heurtait !
Corine
Merci Jennifer ! C’est arrivé si souvent au cours de ma carrière qu’il me semblait important de faire cette parenthèse 😁.
Sabine R
J’adore le format de tes articles ça me passionne et je me sens beaucoup plus avertie en les lisant ! Comme quoi il y a beaucoup d’actions qui se passe en backstage ! Je recommande aussi ton bonus que j’ai reçu il est juste essentiel ! Merci Corine 🙂
Corine
Un grand Merci Sabine !
Je suis comblée si j’apporte de quoi lever le voile sur les assurances !
Cindy
Super idée de Blog ! 🙂 je suis bien contente de l’avoir découvert ! J’ai bien aimé la mise en scène, et les explications sont claires et indispensables à connaître.
🙂 Pour le moment aucun sinistre, je touche du bois 😀